SERBIE

Voie de passage naturelle entre Occident et Orient, entre Europe centrale et monde méditerranéen, le pays, aux frontières historiquement mouvantes, a subi les invasions de toutes parts, les colonisations les plus ardentes, frôlant l’anéantissement. Le combat multiséculaire contre les Turcs a plus que contribué à façonner son identité : il l’a sculpté, infusé, définissant un peuple entier, réfractaire aux compromis et aux modèles venus d’ailleurs. La foi orthodoxe a été son refuge, le nationalisme sa planche de salut. L’histoire récente a démontré comment, au confluent des mondes, où trois grandes religions cohabitent (orthodoxie, islam, catholicisme), les cicatrices du passé peuvent ressurgir et s’avérer dangereuses.


SERBIE

La Serbie d’aujourd’hui est l’héritière de cette histoire si particulière. Depuis l’indépendance du Monténégro en 2006, le pays est physiquement divisé en Serbie « intérieure », Voïvodine au Nord où se regroupe la minorité hongroise, et Kosovo au Sud, peuplé à environ 82 % d’Albanais. Encore que ce dernier, comme chacun le sait, est placé sous protectorat des Nations Unies en attendant que soit redéfini son statut. Dans cette grande cocotte-minute, les Serbes forment environ les deux tiers de la population. Les autres sont Albanais (17 %), Hongrois (3,5 %), Yougoslaves (3,2 %, issus de mariages « mixtes »), Bosniaques (2,4 %) du Sandjak, Roms (1,4 %), Croates (1,1 %), Slovaques (0,6 %), Macédoniens (0,4 %), Roumains (0,4 %), Bulgares (0,2 %), Ukrainiens (0,1 %), Valaques (0,1 %), etc. Une incroyable mosaïque où cohabitent en tout vingt-sept ethnies et nationalités !

SERBIE

Le passé turbulent a offert au pays une profusion de monuments : châteaux haut perchés et monastères enfouis entre les plis de vallées verdoyantes. Ces joyaux, parmi les plus beaux du monde orthodoxe, expriment toute la grandeur de la Serbie médiévale (XIIe-XIVe siècles). Les fresques de certains, déroulant la vie des saints et des hommes, leur ont valu d’être classés au patrimoine mondial par l’Unesco. La relative virginité touristique du pays vaut de découvrir ces lieux dans une quiétude rare sous les cieux européens. La remarque vaut aussi pour les espaces naturels, dans les alpages et les forêts profondes, au fil des amples courbes du Danube ou sur ses berges encaissées entre de hautes falaises. Aux Portes de Fer, le fleuve franchit en se cabrant l’extrémité des Carpates.
Le mouton noir des Balkans achève de chasser ses vieux démons et, même si les politiques sont encore un peu durs d’oreille, la jeunesse pousse de l’avant. Une jeunesse pleine de vie, européenne à tous crins, qui veut oublier et revivre, tirer un trait sur les erreurs de la génération précédente, sortir et s’éclater, comme jadis, au temps où la Yougoslavie était à la proue du bloc de l’Est. Est-il encore utile de le préciser ? La vie nocturne de Belgrade, capitale historique à redécouvrir (fondée il y a sept millénaires), est on ne peut plus animée.








                                                             
 



Créer un site
Créer un site